Vidéo scientifique : 5 conseils pour faire la différence !

Par Axel Pittet
Publié le 2 décembre 2022

Avec l’avènement des réseaux sociaux et des nouveaux médias, le contenu vidéo a le vent poupe. Pour preuve, 7 internautes sur 10 préfèrent le format vidéo au format textuel selon une étude de Talwalker. Ce chiffre est en constante augmentation depuis la pandémie de la Covid-19. Mieux encore, les réseaux sociaux poussent fortement les contenus viraux qui répondent à des formats vidéos et qui créent une interaction avec les communautés. Pour un scientifique, communiquer, c’est non seulement développer ce que l’on appelle le territoire de marque, mais également étendre son expertise et plus globalement, travailler sa notoriété.

Mais alors, comment faire lorsque l’on est issu d’un milieu technique (Recherche, Médical, Santé), que l’on travaille au quotidien sur des données complexes qui demandent du temps, de la réflexion et du recul pour créer une vidéo impactante ? Autrement dit, comment réaliser une vidéo scientifique qui soit claire, audible et accessible ?

Notre agence de communication scientifique vous dévoile 5 conseils pour réussir votre vidéo !

Un seul objectif par vidéo scientifique !

Avant de partir tête baissée sur la création de votre futur contenu, il est nécessaire de valider des prérequis. L’erreur la plus courante est la suivante : vouloir distiller plusieurs messages dans un seul contenu. Scientifiques, gardez cela à l’esprit : un seul message par action de communication. Et encore plus en vidéo où le contenu est consommé de manière instantanée. Si vous souhaitez articuler votre vidéo scientifique, appuyez-vous sur les trois objectifs de la communication :

  • Objectif cognitif : faites connaître vos travaux de recherche, leurs avancées, expliquer l’objet de votre étude et recherche scientifique.
  • Objectif affectif : faites aimer vos travaux de recherche. À ce stade, même si vous n’avez pas de résultats, montrez l’envers du décor et rendez vos travaux abordables et passionnants.
  • Objectif conatif : faites agir vos interlocuteurs, susciter leurs interactions, les pousser à en savoir davantage et à vouloir découvrir vos autres travaux, votre site internet, à vous suivre sur les réseaux sociaux.

Vous l’avez compris, ces objectifs sont interdépendants et étroitement liés. Cependant, ils ne doivent être articulés qu’autour d’un seul message !

Votre cible définit votre angle d’approche

À qui est destinée votre vidéo scientifique ? « A tout le monde« , c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. Le contenu que vous allez créer doit répondre aux besoins de votre cible qui est unique et à des attentes précises :

Grand public : faites un effort de vulgarisation scientifique.

Répondez à une « intention de recherche » autour de votre thématique. Ne tombez pas dans le dogme de croire que ce qui vous plaît et vous anime est ce qui conviendra à votre public. Pour ne pas faire cette erreur, appuyez-vous sur des ressources comme Quora ou encore AnswerthePublic qui vous donneront les requêtes réalisées par les internautes autour de votre thématique. Un indicateur précieux pour savoir quel contenu délivrer dans vos vidéos.

Pairs et scientifiques : mettez en avant votre expertise scientifique.

Dans ce cas, votre angle d’approche est plus formel, plus technique et développé. Vous pouvez soulever les points délicats de votre étude, la réflexion que vous menez dans vos recherches scientifiques. Attention cependant à rester attractif dans votre message et à conserver une tonalité dynamique.

Institutions et financeurs : misez sur les résultats et les solutions.

Si vous avez des mécènes ou que vous travaillez régulièrement avec des financeurs, ces derniers vont souhaiter savoir comment est dépensé l’argent et quels résultats vous avez obtenu. Sans vous détourner de l’exigence scientifique, n’hésitez pas à leur démontrer que vous maîtrisez les outils de communication scientifique et que vous êtes orientés « résultat ».

Vous l’avez donc compris : chaque cible a ses objectifs ! Si vous souhaitez aller plus loin et maîtriser les fondamentaux, nous vous conseillons cet article en communication scientifique.

Techniques pour réussir sa vidéo scientifique.

Quel message distiller lors de sa vidéo scientifique ?

Il y a quelque chose qui effraie les scientifiques plus que tout : ils ne souhaitent jamais communiquer avant d’avoir des résultats validés et publiés. Cela peut aisément se comprendre tant la crédibilité de l’équipe de recherche peut être remise en cause. Cependant, il existe des techniques pour contourner cette problématique et rester en contact avec ses cibles. En voici trois :

Misez sur des « BTS », autrement dit des « Behind The Scene »

Le public souhaite comprendre l’envers du décor et votre méthode de travail lors de vos recherches scientifiques. Cela donnera davantage de puissance à vos travaux et humanisera également l’image que l’on peut avoir de la recherche, parfois jugée assez froide et détachée de la réalité. Nous vous conseillons par exemple de réaliser une websérie qui explique les différentes composantes de votre laboratoire. La science est un objet complexe, à vous d’en montrer le fonctionnement et l’utilité.

Parlez de vos recherches

Misez sur du reverse marketing, autrement dit, partez de ce que vous visez et déconstruisez méthodologiquement votre message. Encore une fois, quel est votre objectif ? Qui visez-vous ? Plus vous expliquerez votre méthode et plus votre communication scientifique sera audible. Soyez pédagogique : vous pouvez réaliser une série de vidéos sur le fonctionnement de la recherche, sur le contrôle et la validation des données ou encore une foire aux questions qui vulgarise des termes techniques. Non seulement, vous montrerez votre expertise scientifique mais en plus votre capacité à rendre les sujets abordables.

Évacuez les points sensibles

Plutôt que d’attendre un « bad buzz » ou qu’une fake news ne circule, la méthode à préférer est d’anticiper et de répondre aux doutes de vos cibles ! Pour cela, partez des catastrophes pour éviter les catastrophes. Listez les possibles risques et répondez-y. Insistez sur votre exigence scientifique ; montrez vos collaborations et la validité de vos recherches notamment avec des comités d’éthiques, etc, …

En bref, il y a un double enjeu pour vous : d’une part, être plus visible et d’autre part, vous rapprocher de vos cibles afin de gagner en notoriété. Pour cela, humanisez votre communication scientifique, cassez les croyances limitantes dans votre domaine et inspirez-vous de secteurs qui sont différents du vôtre dans le but de trouver de nouvelles idées !

Et n’oubliez pas,

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément 

Nicolas Boileau-Despréaux
Découvrez une vidéo de communication scientifique réalisée par Perceptiom

Comment communiquer lors de sa vidéo scientifique ?

Maîtrisez une méthode simple : PASTOR

Pour que vos cibles arrivent à suivre vos propos, il va falloir structurer votre message scientifique. Pour cela, misez sur une méthode issue du copywritting (l’art de bien écrire ses messages) : la méthode PASTOR.

  • P pour Problème : plutôt que de commencer en expliquant vos recherches, partez du problème que vous souhaitez résoudre. Votre quête doit être assez « douloureuse » afin que nous ayons envie de la résoudre et de la poursuivre lors de la vidéo.
  • A pour Amplification : vous devez, même de manière asynchrone, interagir avec votre cible. « Imaginez trouver un traitement… » « Imaginez vivre avec deux fois moins d’oxygène… ». Suscitez de l’interaction et piquez la curiosité !
  • S pour Solution : là, vous mettez en avant les recherches que vous portez. Nul besoin de trop entrer dans les détails. Il faut que vous centriez votre message autour de l’essentiel.
  • T pour Transformation : si vous y arrivez, qu’est-ce que cela pourrait changer dans le quotidien de vos travaux ? Dans le quotidien des personnes qui vous écoutent ?
  • O pour Offre : on utilise cette lettre pour développer une offre plutôt à visée commerciale. Mais ici, vous pouvez développer comment vous allez mener vos recherches scientifiques d’un point de vue de la méthodologie par exemple ; qu’est-ce que vous menez actuellement dans vos recherches ?
  • R pour Réponse : quels sont vos résultats ? Et avez-vous répondu à vos hypothèses de départ ?

Ne négligez pas votre body langage

93% du message passe par le body langage. À l’oral, et encore plus devant une caméra, il faut amplifier la tonalité de sa voix et l’utilisation de ses bras et mains. Apprenez à moduler votre voix et viser des intonations différentes. Vos phrases doivent être courtes avec des connecteurs logiques pour articuler votre message. Il faut lier les gestes à la parole. Pour cela, nous vous conseillons de regarder des TedX.

Analogies, comparaisons et simplicité

Ce qui paraît évident pour vous ne l’est pas forcément pour votre cible. N’oubliez pas, si vous parlez pour vous écouter, vous avez perdu votre pari de devenir accessible. Pour cela, soyez curieux et ouvert. Écoutez la façon dont votre public parle de vos recherches. Si vous restez dans votre milieu, il est quasi certain que vous tomberez dans une novlangue que vous seul comprendrez. N’hésitez donc pas à regarder les synonymes pour les mots importants qui décrivent votre message.

Matériel, format et diffusion de votre vidéo scientifique

Sur ce sujet, tout dépend de la qualité que vous visez et de l’image de marque que vous souhaitez mettre en valeur.

  • Smartphone ou caméra ? Tout dépend de vos objectifs. S’il s’agit d’une « story » très brève pour les réseaux sociaux, un smartphone pourra faire l’affaire. En revanche, si vous souhaitez du contenu de qualité, faites vous accompagner par une agence de communication scientifique qui vous filmera avec du matériel professionnel.
  • Appuyez-vous sur une charte graphique : quand vous peignez votre maison, vous faites en sorte qu’il y ait une certaine cohérence pour que le rendu soit agréable à l’oeil. C’est la même chose lors de la création d’une vidéo scientifique. Si la forme est bien réalisée, votre public se concentrera sur le fond et votre message.
  • Ayez un son de qualité : ce paramètre est presque plus important que la vidéo elle-même ! Pensez à sous-titrer vos vidéos en fonction de ce qu’elle décrit. Les vidéos avec des sous-titres ont des temps de visionnage 12% plus longs. Pour cela, munissez-vous d’un micro cravate, y compris d’ailleurs quand vous réalisez des présentations en visioconférences ou des formations en ligne.
  • Ne négligez pas la lumière et votre cadrage : il n’y a rien de pire que d’être à contre-jour et mal cadré lors de la réalisation de votre vidéo ! Ayez une source lumineuse diffuse et naturelle si possible. Anticipez l’insertion de contenu textuel lors de votre montage vidéo.
  • Offrez un rendu dynamique : évitez des vidéos sans tonalité et ennuyeuses. Démarrez votre vidéo par un élément percutant et une musique dynamique. Ne surchargez pas votre vidéo, visez la simplicité en éléments graphiques et en transitions…
  • Ayez un B-roll de qualité qui décrive votre propos : le B-roll, ce sont les images qui viennent habiller et apporter de la profondeur à votre message scientifique. C’est une étape très importante pour offrir un rendu professionnel qui permet à votre cible de se projeter.
  • Gamifiez vos contenus : c’est la tendance dans les contenus à destination des réseaux sociaux ! Utilisez des techniques de motion design avec des insertions de chiffres-clés ou des infographies animées pour appuyer vos propos.
  • Vertical ou horizontal ? Cela dépend du media diffusion. Si c’est pour les réseaux sociaux (excepté Youtube) ou les plateformes digitales, le format vertical a le vent en poupe. Si c’est pour de la diffusion lors de présentations devant du public ou sur votre site internet, privilégiez le format horizontal.
  • Durée de votre vidéo : cela va dépendre de vos objectifs et de la plateforme que vous visez. En général, les contenus de moins de 90 secondes sont les plus consommés. Réfléchissez dans la construction de votre vidéo afin de pouvoir la découper en plusieurs chapitres. Par exemple, une vidéo de 90 secondes pourrait être déclinée pour les réseaux sociaux en 3 pastilles (« Réel » sur Instagram) de 30 secondes.
  • Et la diffusion ? Un point trop souvent négligé, mais tout aussi important est la portée que vous allez offrir à vos contenus. Est-ce un contenu qui est destiné à n’être publié qu’une seule fois et à mourir lentement sur une page peu visitée de votre site internet ? Réfléchissez donc comment « cross-poster » vos contenus et comment les faire vivre pour ne pas en faire un action « one shot ». C’est là qu’une agence de communication scientifique compétente pourra vous accompagner. Elle pourra non seulement vous aider à créer vos contenus mais également vous conseiller sur votre stratégie éditoriale et vous challenger sur vos objectifs.

Ce qu’il faut retenir

La meilleure façon d’y arriver, c’est de se lancer tout en s’adaptant aux besoins de vos cibles. Sans ce préalable, vos contenus n’auront que peu de portée et vous passerez à côté de vos objectifs.

  • Connaître vos cibles, c’est délivrer le bon message.
  • Créez du contenu qui réponde aux besoins de votre public. Vous n’êtes pas là pour vous écouter parler.
  • Faites le pari de ne pas tout dire pour susciter l’interaction lors de votre vidéo.
  • Travaillez sur papier en amont afin de structurer votre message.
  • Simplifiez ! Vulgarisez ! Soyez accessible. Pour cela, n’hésitez pas à partager à vos proches et collaborateurs le message que vous portez.
  • Ne négligez pas la technique lors de la création de votre vidéo scientifique : son, lumière, cadrage pour un rendu professionnel.
  • Réfléchissez dès la construction de la vidéo à la diffusion du contenu : quelle plateforme ? Quels en sont les codes ? Et ce que j’attends comme résultats ?

Si vous souhaitez un rendu de qualité avec un réel suivi, faites vous accompagner par des professionnels de la communication scientifique qui pourront vous aiguiller sur les tendances, optimiser la qualité de vos propos scientifiques sans en dégrader leur nature.

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