5 conseils pour faire la différence sur vos vidéos de vulgarisation scientifique.

Par Axel Pittet, publié le 2 décembre 2022
14 minutes de lecture

Avec l’avènement des réseaux sociaux et des nouveaux médias, le contenu vidéo a le vent en poupe. Pour preuve, 7 internautes sur 10 préfèrent ce média au format textuel selon une étude de Talwalker. Ce chiffre est en constante augmentation depuis la pandémie de la Covid-19. Mieux encore, les réseaux sociaux poussent fortement les contenus viraux qui répondent à ces formats et qui créent une interaction avec les communautés. Pour un expert, communiquer, c’est non seulement développer ce que l’on appelle le territoire de marque, mais également étendre son expertise et plus globalement, travailler sa notoriété.

Mais alors, comment faire lorsque l’on est issu d’un milieu technique (Recherche, Médical, Santé), que l’on travaille au quotidien sur des données complexes qui demandent du temps, de la réflexion et du recul pour créer un contenu impactant ? Autrement dit, comment réaliser une vidéo scientifique qui soit claire, audible et accessible ?

Notre agence Perceptiom vous dévoile 5 conseils pour réussir !

Un seul objectif par vidéo de vulgarisation scientifique.

Avant de partir tête baissée sur la création de votre futur contenu, il est nécessaire de valider des prérequis. L’erreur la plus courante est la suivante : vouloir distiller plusieurs messages dans un seul contenu. Gardez cela à l’esprit : un seul message par action de communication. Et encore plus sur les supports interactifs où le contenu est consommé de manière instantanée. Appuyez-vous sur les trois objectifs de la communication :

  • Objectif cognitif : faites connaître vos travaux de recherche, leurs avancées, expliquer l’objet de votre étude.
  • Objectif affectif : faites aimer vos travaux de recherche. À ce stade, même si vous n’avez pas de résultats, montrez l’envers du décor et rendez vos travaux abordables et passionnants.
  • Objectif conatif : faites agir vos interlocuteurs, susciter leurs interactions, les pousser à en savoir davantage et à vouloir découvrir vos autres travaux, votre site internet, à vous suivre sur les réseaux sociaux.

Vous l’avez compris, ces objectifs sont interdépendants et étroitement liés. Cependant, ils ne doivent être articulés qu’autour d’un seul message !

Votre cible définit votre angle d’approche pour vulgariser.

À qui s’adresse votre message ? « À tout le monde », c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. Le contenu que vous allez créer doit répondre aux besoins de votre cible qui est unique et à des attentes précises sur votre sujet.

Grand public : en tant qu’expert, faites un effort de vulgarisation.

Répondez à une « intention de recherche » autour de votre thématique. Ne tombez pas dans le dogme de croire que ce qui vous plaît et vous anime est ce qui conviendra à votre public. Pour ne pas commettre cette erreur, appuyez-vous sur des ressources comme Quora ou encore AnswerthePublic qui vous donneront les requêtes réalisées par les internautes autour de votre thématique. Un indicateur précieux pour savoir quel contenu délivrer pour présenter vos travaux et mettre en avant vos concepts scientifiques.

Pairs et scientifiques : mettez en avant votre expertise dans les contenus.

Dans ce cas, votre angle d’approche est plus formel, plus technique et développé. Vous pouvez soulever les points délicats d’un sujet ou de la réflexion que vous menez dans vos recherches. Attention cependant à rester attractif dans votre message et à conserver une tonalité dynamique.

Institutions et financeurs : misez sur les résultats et les solutions.

Si vous avez des mécènes ou que vous travaillez régulièrement avec des financeurs, ces derniers voudront savoir comment est dépensé l’argent et quels résultats vous avez obtenus. Sans vous détourner de l’exigence scientifique, n’hésitez pas à leur démontrer que vous maîtrisez les outils de communication et que vous êtes orientés « résultat ».

Vous l’avez donc compris : chaque cible a ses objectifs ! Si vous désirez aller plus loin et maîtriser les fondamentaux, nous vous conseillons cet article en communication scientifique.

Quel message distiller lors d’un contenu : nos astuces !

Il y a quelque chose qui effraie les scientifiques plus que tout : ils ne communiquent jamais avant d’avoir des résultats validés et publiés. Cela peut aisément se comprendre tant la crédibilité de l’équipe de recherche peut être remise en cause. Cependant, il existe des techniques pour contourner cette problématique et rester en contact avec ses cibles. En voici trois :

Misez sur des « BTS », autrement dit des « Behind The Scene »

Le public aime comprendre l’envers du décor et votre méthode de travail lors de vos recherches. Cela donnera davantage de puissance à vos travaux et humanisera également l’image que l’on peut avoir de la recherche, parfois jugée assez froide et détachée de la réalité. Nous vous conseillons par exemple de réaliser une websérie qui explique les différentes composantes de votre laboratoire. La science est un objet complexe, à vous d’en montrer le fonctionnement et l’utilité. Vous pouvez en suivant créer une chaîne Youtube et partagez vos réalisations.

Parlez de vos recherches

Misez sur du reverse marketing, autrement dit, partez de ce que vous visez et déconstruisez méthodologiquement votre message. Encore une fois, quel est votre objectif ? Qui visez-vous ? Plus vous expliquerez votre méthode et plus votre communication sera audible. Soyez pédagogique : vous pouvez réaliser une série sur le fonctionnement de la recherche, sur le contrôle et la validation des données ou encore une foire aux questions qui vulgarise des termes techniques avec des expériences scientifiques par exemple. Non seulement vous montrerez votre expertise, mais en plus votre capacité à rendre les sujets abordables.

Évacuez les points sensibles et dégagez une image « pro »

Plutôt que d’attendre un « bad buzz » ou qu’une fake news ne circule, la méthode à préférer est d’anticiper et de répondre aux doutes de vos cibles ! Pour cela, partez des catastrophes pour éviter les catastrophes. Listez les possibles risques et répondez-y. Insistez sur votre exigence et votre démarche ; montrez vos collaborations et la validité de vos recherches notamment avec des comités d’éthiques, etc, …

En bref, il y a un double enjeu pour vous : d’une part, être plus visible et d’autre part, vous rapprocher de vos cibles afin de gagner en notoriété. Pour cela, humanisez votre communication, cassez les croyances limitantes dans votre domaine et inspirez-vous de secteurs qui sont différents du vôtre dans le but de trouver de nouvelles idées !

Et n’oubliez pas,

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément 

Nicolas Boileau-Despréaux
Découvrez une vidéo de communication scientifique réalisée par Perceptiom

Comment communiquer lors de son clip scientifique ?

Utilisez une méthode simple : PASTOR

Pour que votre audience arrive à suivre vos propos, il va falloir structurer votre message scientifique et susciter de l’intérêt. Pour cela, misez sur une méthode issue du copywritting (l’art de bien écrire ses messages) : la méthode PASTOR.

  • P pour Problème : plutôt que de commencer en expliquant vos recherches, partez du problème que vous allez résoudre. Votre quête doit être assez « douloureuse » afin que nous ayons envie de la résoudre et de la poursuivre le visionnage.
  • A pour Amplification : vous devez, même de manière asynchrone, interagir avec votre cible. « Imaginez trouver un traitement… » « Imaginez vivre avec deux fois moins d’oxygène… ». « Imaginez ce que nous serions sans la biologie ? » Suscitez de l’interaction et piquez la curiosité !
  • S pour Solution : là, vous mettez en avant les recherches que vous portez. Nul besoin de trop entrer dans les détails. Il faut que vous centriez votre message autour de l’essentiel.
  • T pour Transformation : si vous y arrivez, qu’est-ce que cela pourrait changer dans le quotidien de vos travaux ? Dans le quotidien des personnes qui vous écoutent ?
  • O pour Offre : on utilise cette lettre pour développer une offre plutôt à visée commerciale. Mais ici, vous pouvez développer comment vous allez mener vos recherches scientifiques d’un point de vue de la méthodologie par exemple ; qu’est-ce que vous menez actuellement dans vos recherches ?
  • R pour Réponse : quels sont vos résultats ? Et avez-vous répondu à vos hypothèses de départ ?

Ne négligez pas votre body langage

93% du message passe par le body langage. À l’oral, et encore plus devant une caméra, il faut amplifier la tonalité de sa voix et l’utilisation de ses bras et mains. Apprenez à moduler votre voix et viser des intonations différentes. Vos phrases doivent être courtes avec des connecteurs logiques pour articuler votre message. Il faut lier les gestes à la parole. Pour cela, nous vous conseillons de regarder des TedX ou une chaîne de vulgarisation scientifique.

Analogies, comparaisons et simplicité pour susciter l’intérêt.

Ce qui paraît évident pour vous ne l’est pas forcément pour votre cible. N’oubliez pas, si vous parlez pour vous écouter, vous avez perdu votre pari de devenir accessible. Pour cela, soyez curieux et ouvert. Écoutez la façon dont votre public commente vos recherches. Si vous restez dans votre milieu, il est quasi certain que vous tomberez dans une novlangue que vous seul comprendrez. N’hésitez donc pas à regarder les synonymes pour les mots importants qui décrivent votre message.

Matériel, format et diffusion de votre contenu scientifique

Sur ce sujet, tout dépend de la qualité que vous visez et de l’image de marque à mettre en valeur.

  • Smartphone ou caméra ? Tout dépend de vos objectifs. S’il s’agit d’une « story » très brève pour les réseaux sociaux, un smartphone pourra faire l’affaire. En revanche, si vous souhaitez du contenu de qualité, faites-vous accompagner par une agence de communication scientifique qui vous filmera avec du matériel professionnel.
  • Appuyez-vous sur une charte graphique : quand vous peignez votre maison, vous faites en sorte qu’il y ait une certaine cohérence pour que le rendu soit agréable à l’oeil. C’est la même chose lors de la création d’une captation. Si la forme est bien réalisée, votre public se concentrera sur le fond et votre message.
  • Ayez un son de qualité : ce paramètre est presque plus important que le clip lui-même ! Pensez à sous-titrer vos vidéos en fonction de ce qu’elle décrit. Avec des sous-titres, elles ont des temps de visionnage 12% plus longs. Pour cela, munissez-vous d’un micro-cravate, y compris d’ailleurs quand vous réalisez des présentations en visioconférences ou des formations en ligne.
  • Ne négligez pas la lumière et votre cadrage : il n’y a rien de pire que d’être à contre-jour et mal cadré lors du cadrage ! Ayez une source lumineuse diffuse et naturelle si possible. Avant de créer des vidéos, anticipez l’insertion de contenu textuel.
  • Offrez un rendu dynamique : évitez des rendus sans tonalité et ennuyeux. Démarrez votre introduction par un élément percutant et une musique dynamique. Ne surchargez pas, visez la simplicité en éléments graphiques et en transitions…
  • Ayez un B-roll de qualité qui décrive votre propos : le B-roll, ce sont les images qui viennent habiller et apporter de la profondeur à votre message scientifique. C’est une étape très importante pour offrir un rendu professionnel qui permet à votre cible de se projeter.
  • Gamifiez vos contenus : c’est la tendance dans les contenus à destination des réseaux sociaux ! Utilisez des techniques de motion design avec des insertions de chiffres clés ou des infographies animées pour appuyer vos propos.
  • Vertical ou horizontal ? Cela dépend du média de diffusion. Si c’est pour les réseaux sociaux ou les plateformes digitales, le format vertical a le vent en poupe. Si c’est pour de la diffusion lors de présentations devant du public ou sur votre site internet, privilégiez le format horizontal.
  • Durée de votre captation : cela va dépendre de vos objectifs et de la plateforme que vous visez. En général, les contenus de moins de 90 secondes sont les plus consommés. Réfléchissez dans la construction de votre brief afin de pouvoir le découper en plusieurs chapitres. Par exemple, une vidéo de 90 secondes pourrait être déclinée pour les réseaux sociaux en 3 pastilles (« Réel » sur Instagram) de 30 secondes.
  • Et la diffusion ? Un point trop souvent négligé, mais tout aussi important est la portée que vous allez offrir à vos contenus. Est-ce un contenu qui est destiné à n’être publié qu’une seule fois et à mourir lentement sur une page peu visitée de votre site internet ? Réfléchissez donc comment « cross-poster » vos contenus et comment les faire vivre pour ne pas en faire une action « one shot ». C’est là qu’une agence de communication scientifique compétente pourra vous accompagner. Elle pourra non seulement vous aider à créer vos contenus, mais également vous conseiller sur votre stratégie éditoriale et vous challenger sur vos objectifs.

Ce qu’il faut retenir pour être un expert

La meilleure façon d’y arriver, c’est de se lancer tout en s’adaptant aux besoins de vos cibles. Sans ce préalable, vos contenus n’auront que peu de portée et vous passerez à côté de vos objectifs.

  • Connaître vos cibles, c’est délivrer le bon message.
  • Créez du contenu qui répond aux besoins de votre public. Vous n’êtes pas là pour vous écouter parler, mais pour expliquer des concepts.
  • Faites le pari de ne pas tout dire pour susciter l’interaction.
  • Travaillez sur papier en amont afin de structurer votre message pour répondre aux préoccupations du plus grand nombre.
  • Simplifiez ! Vulgarisez ! Soyez accessible. Pour cela, n’hésitez pas à partager à vos proches et collaborateurs le message que vous portez.
  • Ne négligez pas la technique lors de la production : son, lumière, cadrage pour un rendu professionnel.
  • Réfléchissez dès la construction à la diffusion : quelle plateforme ? Quels en sont les codes ? Et ce que j’attends comme résultats à travers les vidéos partagées ?

Si vous souhaitez un rendu de qualité avec un réel suivi, faites-vous accompagner par des professionnels de la communication scientifique qui pourront vous aiguiller sur les tendances, optimiser la qualité de vos propos scientifiques sans en dégrader leur nature.

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